La manufacture d’Armes de l’Emir Abdelkader à Miliana Wilaya de Ain Défla.
Le traité de la Tafna de 1837 a garanti à L'Emir Abdelkader de réorganiser les fondements de son état .Il édifia ainsi plusieurs ouvrages civils et militaires, dont une manufacture d'armes à Miliana en 1839.
Cette usine a été gérée par un ingénieur minéralogiste français nommé Alquiercasez avec l'aide d'un grand nombre d'ouvriers européens dont la plupart était des déserteurs et des prisonniers.
Lors de l'occupation de Miliana le 8 Juin 1840, les troupes françaises conduites par le maréchal Valée, ont trouvé la manufacture abandonnée par ses occupants et ses machines dévastées. En 1845, le bâtiment fut transformé en moulin à farine.
L'Emir Abdelkader avait construit la manufacture d'armes dans la périphérie est, en contrebas des vieux remparts de la ville, sur le versant d'un ravin.
Le site fut choisi pour sa situation géostratégique : du haut des escarpements du Zaccar, l'édifice surplombe l'étendue de la plaine du Chélif, de l’abondance des eaux des Oued d'El Anasser pour produire l'énergie hydraulique qui faisait fonctionner l'équipement de l'usine et aussi abondance de la matière première dans les environs (le minerai de fer, bois.).
La manufacture fonctionnait sur le principe de la forge à la catalane. Ce système consistait à faire fondre le minerai de fer dans de grands foyers et a façonner le fer a l'aide d'un martinet que faisait actionner une roue hydraulique placée au milieu des chutes d'eau, a l'extérieur du bâtiment. On faisait monter la température des foyers à plus de 1400 degrés en utilisant un soufflet alimenté par un système de trompe hydraulique. On y fabriquait des baïonnettes, des affûts de canons et d'autres pièces d'armes.
Cette manufacture qui a été érigé en musée avec deux pavillons dont un atelier ou sont exposés tous les objets trouvés lors des travaux de restauration durant les années de 2005 à 2007 ; de l’ancien matériel qui était utilisé lors du fonctionnement de l’usine : moules de canons, fusils et quelques pièces d’outillage selon Benyoucef Abbès conservateur du musé. Le pavillon deux c’est la résidence des ouvriers qui a un caractère architecturale mauresque, une salle aménagée pour la collection ethnographique : hammam, aire d’administration.
Dans le niveau un du pavillon il y a l’atelier d’ancien équipement de la forge de l’Emir Abdelkader ; au niveau deux, la salle d’exposition et au niveau trois aménagée en bibliothèque, une salle de lecture et de conférence a ajouté le conservateur Benyoucef.
Pour les projets, installation des panneaux en céramique d’embellissement, de la cour et la peinture, et un autre projet d’aménagement dont les études techniques initiées par la direction de la culture d’Ain Défla sont en cours.
Dans le cadre du mois du patrimoine, une exposition inédite fut tenue sur l’histoire de l’Emir Abdelkader à travers la bande dessinée.
Le musée a un personnel composé d’archéologue, architecte, décorateurs, attaché de communication, administration a indiqué en plus.
LE MUSEE DAR EL EMIR:
Par ailleurs, pour Dar El Emir Abdelkader, cette demeure fut la résidence du gouverneur ottoman de Miliana, puis siège du califat de l’émir Abdelkader dès 1835 d’où son appellation Dar El Emir a-t-on appris auprès de Boualem Bouyahia conservateur de ce musée.
Après l’occupation de Miliana par les troupes françaises en 1840, le bâtiment revint alors le siège de la subdivision militaire commandée par le colonel d’Illens puis par le maréchal Saint Arnaud.
Le 8 juin 1865, l’édifice connut la visite du prince empereur Louis Napoléon III.
Dans ce musée communal il y a la salle des antiquités Romaines : de vestiges, stèles et monnaies constituent des témoins matériels de l’antique Zucchabar. Une salle des manuscrits et ethnographie ou sont exposés des manuscrits datant des 18 et 19 ème siècles sur l’ethnographie, la grammaire et l’arithmétique. A côté, une autre salle abrite des ethnographiques ainsi qu’une collection d’orfèvrerie et un trésor monétaire contenant mille pièces d’argent e l’époque Almohade (12ème siècle).
Pour la salle de la résistance populaire : une collection d’armes, de documents historiques, photographies et de tableaux de peinture représentant la prestigieuse épopée de la résistance populaire durant le 19ème siècle. Une autre salle de la révolution du premier novembre abrite une collection de photographies de chouhadas de la région, des pièces d’armes, de documents et des tableaux illustrant le glorieux combat du peuple Algérien, une salle du patrimoine minier (1904-1976) avec des outils, un wagonnet, de documents écrits et photographies sur le passé des mines du Zaccar sont exposés.
Mohamed Gadiri Miliana le 22 mai 2013.
émail: gadirimohammed@yahoo.fr
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